PERSPECTIVES
Belle-Île, France, 2023. Tom, désemparé, scrute le large : son amie, Sophie, a disparu sans laisser la moindre trace. Ce qu’il ignore, c’est que ce n’est que le début d’une longue série étrange : Sophie s’appelle en réalité Sarah ; il se dit qu’un monstre affamé rôde ; des lieux et des gens disparaissent ; il reçoit même une lettre du futur lui intimant de ne faire confiance à personne. Enfin, il y a les mystérieux hommes en noir. Il y a aussi Marie, une scientifique française qui travaille sur un projet inédit, outre atlantique, dans le plus grand Centre de Recherches jamais créé. Et s’il y avait une vérité incroyable derrière tout cela ?

Pourquoi lire "Perspectives" ?
C'est un roman résolument optimiste qui s'arrache à la noirceur du monde pour offrir non pas une perspective attendue mais des perspectives teintées d'espoirs. L'humanité est au coeur du récit, une nouvelle fois, et, à travers les intrigues et les personnages, c'est elle qui s'affiche dans tout ce qu'elle offre de plus méprisable et de plus bienveillant (voire plus loin avec ma note d'intention). Chaque personnage, confronté à une réalité qui le dépasse, est chahuté dans ses certitudes et dans ses doutes et doit faire des choix. Les bons ? Cette nécessité de choisir renvoit à nos propres convictions et à nos croyances intimes. Car la question est là : en quoi croyons-nous vraiment ? Ou en quoi voulons-nous croire ?
Perspectives est un roman de SF qui se lit tantôt comme un thriller, tantôt comme une aventure étouffante qui fait appel à nos sens et à ce qu'il y a d'enfoui au plus profond de nous-mêmes. A travers les personnages, les désillusions nous atteignent autant que la fragilité de l'amour naissant. On peut se concentrer sur les sentiments et sur l'intrigue linéaire, en occultant ce qui se survient réellement. Pourtant, plus les pages avancent et plus la vérité est palpable. Jusqu'au dénouement qui révèle une réalité inattendue...



NOTE D’INTENTION (Attention Spoiler !!! A parcourir seulement après avoir lu « Perspectives ») :
Mes motivations avant d’écrire Perspectives :
Je suis un auteur qui ne manque pas d’imagination avec une posture singulière : ne pas faire comme les autres, traiter différemment, aller plus loin ou ailleurs. En toute humilité. Mon genre de prédilection est le Fantastique parce que justement c’est le genre le plus susceptible de sortir le lecteur de son quotidien et de l’emmener vers un Ailleurs qu’il ne connait pas ou ne maitrise pas. Juste après le Fantastique, il y a la SF. Et, la SF, j’adore aussi parce qu’on dépasse la réalité, parce qu’on la transgresse, parce qu’on la change. Sacré pouvoir ! Je me suis dit que la SF incarnait un meilleur vecteur que le Fantastique pour donner corps aux nombreux sujets que j’avais alors en tête en lien avec Perspectives. 
Mes sources d’inspiration sont nombreuses et dépassent largement la littérature traditionnelle pour inclure la BD, le cinéma, la peinture, l’art et la musique. Ce sont autant de prismes qui travestissent la réalité et influencent ma façon d’écrire. Je ne fais pas un choix entre la forme et le fond : je vais chercher le fond qui m’intéresse et je l’habille de multiples formes.
Dernière chose me concernant : le pessimisme qui m’étreint quand il s’agit d’évoquer l’avenir de la planète. Je ne prétends pas lire entre les lignes, mais si l’on regarde froidement le monde aujourd’hui, que voit-on ? La guerre en Ukraine menée par un homme orgueilleux, les prix qui montent tandis que les revenus baissent, le paradoxe des bouleversements climatiques et de l’apathie des gouvernements, l’avènement de la violence et de l’individualisme.
 
La trame principale :
Dans ce livre, j’ai donc voulu à la fois dépeindre le monde tel qu’il est (gouvernements corrompus,  politiques incohérentes, la colère de la nature, l’orgueil de l’Homme en général) avant d’offrir un espoir inédit en mêlant deux thèmes qui font couler de l’encre depuis des siècles (la vie éternelle et les secrets de l’âme) et un troisième, contemporain et encore futuriste (le Métavers), en attribuant à ce dernier un sens plus ambitieux que celui suggéré par l’actuelle technologie. L’idée, c’est de montrer que l’avenir de l’homme ne se situe pas aux confins hypothétiques de l’univers, mais dans un espace qu’il peut lui-même créer.

Partis pris :
Plusieurs partis pris jalonnent le récit et la construction de celui-ci :
-    Il n’y a pas un ou deux personnages principaux, il n’y a que des personnages importants.
-    Bien que le genre lorgne avec évidence du côté de la SF, le Fantastique (avec le monstre, par exemple) anime également le livre.
-    Les hommes augmentés incarnent une allégorie du despote à l’égo surdimensionné (Poutine ou d’autres) qui n’a que faire de la valeur d’un homme et qui laisse l’orgueil le pousser à agrandir son territoire –son business, ici.
-    Dans la construction du récit, j’ai souhaité ne pas aborder frontalement l’opposition Présent-Futur et j’ai fait le choix de ne pas mentionner, au début, les dates des chapitres dont l’action a lieu aux States. Il me semblait intéressant de pousser à son paroxysme l’étonnement, pour ne pas dire le désabusement des bellilois avant d’assister progressivement à leur éveil (Ex : Molly avec ses pouvoirs) et à leur ouverture sur la réalité. Même chose outre-Atlantique : il me semblait pertinent de montrer comment la connaissance (Ex : l’équipe Alpha ; Caesar ; les Secs) et la suprématie allaient finalement décliner pour sombrer dans le chaos. C’est ce rapport de forces inversé qui fournit toute la densité des chapitres finaux.
-    J’ai repris dans Perspectives un thème que j’ai déjà développé dans mes précédents ouvrages : la volonté manifeste et éternelle de l’Homme de s’obstiner à contrôler le monde qui l’accueille, la vie et la mort, le pouvoir dans toutes ses formes. Cet élan obsessionnel est révélateur de son immaturité et sa propension à « se prendre pour le divin au lieu de se laisser pénétrer et transformer par lui ». Je mets des guillemets ici car la phrase n’est pas de moi (c’est celle de Marie-Line, une amie, après avoir lu « Perspectives ») mais je trouve qu’elle résume bien mon propos. L’homme a besoin de la science pour se rassurer. La science sert-elle l’Homme ? J’y ai déjà répondu dans la Mort verte et L’ombre Cassiopée : elle sert des intérêts privés avant de servir l’Homme.
-    Enfin, dernier point, lié au développement sur l’âme et sur la vie éternelle. Et, là aussi je cite Marie-Line, toujours brillante pour expliquer des choses simples : qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que l’énergie de la vie ? Ce n’est pas la science qui peut répondre. Constat rassurant qui montre que c’est la vie dans son essence qui gagne à la fin, quelle que soit la direction qu’on essaye de lui donner. Elle finit toujours par s’échapper des prévisions dans lesquelles on essaye de la contraindre ou de la limiter. Parce qu’elle peut revêtir bien des formes… Je ne suis pas assez légitime pour aller plus loin avec l’âme, mais je crois en avoir donné l’expression voulue, avec mes petits moyens.  

Les quêtes secondaires :
Dans les quêtes secondaires, j’ai souhaité tempérer la gravité de la trame principale en mettant en avant les relations et les sentiments sous trois aspects : la découverte (rapprochement de Tom et Molly), la quête fondatrice (Marie) et la reconquête (Mary et Hikma).
La fin :
Là non plus, je ne cède pas à la mode ou aux attendus  et je ne voulais pas d’une fin commerciale annonçant un volume 2 ou d’une fin moraliste qui élude tous les axes précédents. Si l’on y regarde bien, la fin est dense et positive car les deux personnages principaux ont dû faire des choix : assumer leur amour et assumer le lieu de leur idylle (dans le Métavers ce qui implique pour Darius de terminer sa vie terrestre).