Esther observe celui qui semble seconder Jean-Philippe Chartier. Son profil, voûté et maigrelet, ses mains, fines et longues, rappellent volontiers une mante religieuse tandis que son cou et sa tête pointue évoquent un rapace, l’arrière du crâne n’en finissant pas de s’enfuir, le nez s’étirant tel un bec. Debout devant elle, il renifle bruyamment. Les yeux sondent chaque millimètre carré de sa peau et s’immobilisent un instant sur son cou comme un vampire qui se délecte à l’avance de la saveur de la chair qu’il va mordre pour y faire jaillir un flot de sang dont il s’abreuvera. Son haleine fétide incommode Esther autant que son regard obscène la dégoûte. Cet homme suinte la cruauté et la crasse et il suffit de le considérer un instant pour comprendre qu’il est un apôtre des pires atrocités. Même Jean-Philippe Chartier ne va sûrement pas aussi loin que lui dans l’animosité et la malfaisance !